Vingt-quatre heures après la levée de son immunité parlementaire par le Sénat congolais, Joseph Kabila s'est exprimé dans une allocution d'environ 45 minutes diffusée en ligne. Indiquant, en personne cette fois, vouloir se rendre à Goma, le chef-lieu du Nord-Kivu, « dans les prochains jours » sans plus de précisions, il est aussi revenu sur les menaces de poursuites judiciaires qui pèsent désormais sur lui. S'il n'a pas évoqué le fond du dossier, il a en revanche dénoncé à ce propos une série de « décisions arbitraires », accusant le pouvoir de Kinshasa de « se défausser sur les autres pour justifier » ses « contre-performances ».
« La dictature doit prendre fin et la démocratie, tout comme la bonne gouvernance économique et sociale, doit être restaurée », a-t-il aussi déclaré, sans jamais prononcer le nom de son successeur, Félix Tshisekedi, mais en se livrant à un critique acerbe de son pouvoir. La RDC est un pays « gravement malade » devenu un « espace de non droit », a également ajouté celui-ci, dénonçant une série « de remises en cause, reniements et violations intentionnelles de la Constitution » et qualifiant d'illégitime « les institutions et leurs animateurs ».
Sur le plan sécuritaire, l'ancien chef de l'État juge la situation actuelle « déliquescente » et reproche à son successeur de s'être détourné « des instruments internationaux » qui étaient à la base de l’architecture de paix et de sécurité qui a permis la stabilité régionale. Enfin, Joseph Kabila a achevé son discours par ce qu'il appelle une « proposition » : celle de travailler en vue d'un « pacte citoyen » qui permettrait de « tirer le pays du gouffre ».
Selon les élus de la chambre haute du Parlement, le procureur militaire aurait donné des arguments convaincants, même si les preuves avancées n’ont pas pu leur être communiquées en raison du secret de l’instruction, rapporte notre correspondante à Kinshasa, Paulina Zidi.
De son côté, le camp de Joseph Kabila conteste, lui, cette procédure, estimant qu’en tant qu’ancien président, il revient au Congrès de lever ses immunités. Un recours est donc envisageable, alors que l'événement intervient par ailleurs dans un climat de tension politique. Plusieurs membres du PPRD ont, en effet, eu maille à partir avec la justice ces deniers mois, tandis que le parti de Joseph Kabila est lui même sous la menace d’une procédure judiciaire en vue d’une suspension et que d’autres opposants sont, eux aussi, dans le collimateur des autorités judiciaires.
C'est notamment le cas de l’ancien Premier ministre Matata Ponyo qui a été condamné cette semaine à 10 ans de prison pour détournement de fonds, ou encore de Moïse Katumbi et de plusieurs de ses proches qui sont, eux, réfugiés à l’étranger. Autant de conditions qui pourraient compliquer l’organisation d’un dialogue national, selon plusieurs observateurs.
« La dictature doit prendre fin et la démocratie, tout comme la bonne gouvernance économique et sociale, doit être restaurée », a-t-il aussi déclaré, sans jamais prononcer le nom de son successeur, Félix Tshisekedi, mais en se livrant à un critique acerbe de son pouvoir. La RDC est un pays « gravement malade » devenu un « espace de non droit », a également ajouté celui-ci, dénonçant une série « de remises en cause, reniements et violations intentionnelles de la Constitution » et qualifiant d'illégitime « les institutions et leurs animateurs ».
Sur le plan sécuritaire, l'ancien chef de l'État juge la situation actuelle « déliquescente » et reproche à son successeur de s'être détourné « des instruments internationaux » qui étaient à la base de l’architecture de paix et de sécurité qui a permis la stabilité régionale. Enfin, Joseph Kabila a achevé son discours par ce qu'il appelle une « proposition » : celle de travailler en vue d'un « pacte citoyen » qui permettrait de « tirer le pays du gouffre ».
Climat de tension politique
Accusé par la justice militaire de complicité avec la rébellion de l'AFC/M23 qui a pris le contrôle de plusieurs zones de l'est de la RDC, Joseph Kabila s'est exprimé au lendemain de la levée de son immunité parlementaire par les sénateurs congolais qui ont largement suivi les recommandations de la commission spéciale chargée d’examiner le réquisitoire de la Haute Cour militaire.Selon les élus de la chambre haute du Parlement, le procureur militaire aurait donné des arguments convaincants, même si les preuves avancées n’ont pas pu leur être communiquées en raison du secret de l’instruction, rapporte notre correspondante à Kinshasa, Paulina Zidi.
De son côté, le camp de Joseph Kabila conteste, lui, cette procédure, estimant qu’en tant qu’ancien président, il revient au Congrès de lever ses immunités. Un recours est donc envisageable, alors que l'événement intervient par ailleurs dans un climat de tension politique. Plusieurs membres du PPRD ont, en effet, eu maille à partir avec la justice ces deniers mois, tandis que le parti de Joseph Kabila est lui même sous la menace d’une procédure judiciaire en vue d’une suspension et que d’autres opposants sont, eux aussi, dans le collimateur des autorités judiciaires.
C'est notamment le cas de l’ancien Premier ministre Matata Ponyo qui a été condamné cette semaine à 10 ans de prison pour détournement de fonds, ou encore de Moïse Katumbi et de plusieurs de ses proches qui sont, eux, réfugiés à l’étranger. Autant de conditions qui pourraient compliquer l’organisation d’un dialogue national, selon plusieurs observateurs.
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